Ascension du Ventoux : sans réelles difficultés. On sent la température qui descend et combiné à la pluie, la sensation de froid s’installe insidieusement.

Première leçon : on part en montage, il faut s’équiper pour. En l'occurrence, un sous-vêtement thermique type Odlo aurait été de rigueur (mieux vaut être mouillé chaud que froid).

Deuxième leçon : les affaires sèches dans le sac sont inutiles : sous une pluie battante et sans abri pour se changer.

Troisième leçon :  en cas de pépin entre deux ravitos, l’attente peut être longue (plusieurs heures compte tenu de l’état du terrain, voir plus loin) La couverture de survie est indispensable mais est-ce suffisant ? A méditer...

Bref, j’arrive en haut gelé, le vent s’en mêle, les doigts commencent à ressembler à ceux du Groenland...

Au ravito, pas moyen de vraiment se réchauffer, il faut donc repartir vite.

L’heure de course suivante est consacrée au réchauffement (je grelote, trempé sous ma Goretex)  et je remercie la forêt de m’offrir un abri contre le vent. J’ai alors l’impression de dépenser plus de Joule à me réchauffer qu’à courir.

Le vent s’en mêle brièvement, c’est une véritable torture. Impossible d’avancer, on tient à peine debout et les efforts pour se réchauffer sont anéantis.

Heureusement, ça ne dure pas.

Quatrième leçon : tenir compte du «Wind Child effect», même si ce n’est pas très scientifique, c’est un bon moyen de juger des conditions que l’on va rencontrer !

La descente vers Malaucène est assez facile. La distance qui me sépare du ravito suivant est relativement vite avalée.

Cinquième leçon : moyenne eau 700 ml/h - je ne suis jamais tombé en panne. Vivres de courses : c’est une assurance pour les organisateurs, un poids mort pour le coureur sur ce type de parcours. Je n’ai pas touché à mes réserves car je les auraient transformé immédiatement en bouillie en remplissant mon sac d’eau. Moralité : prendre du concentré qui ne prend pas de place.

Les descentes peuvent être des pièges, surtout quand il pleut. Le pire, c’est les racines d’arbre : jamais une bonne idée de mettre le pied dessus.

Au 30ème (juste après le ravit des Rissas) : grosse chute - je tombe la tête sur un caillou. Arcade ouverte, un peu sonné, je suis ramassé par des coureurs qui me remettent en piste : rien de grave.

Sixième leçon : éviter de courir quand on boit, surtout quand ça glisse...

Comment garder les pieds au sec quand il pleut : impossible ! On s’y fait vite et on oublie très vite le son du «sploch sploch». Etonnamment, pas de problème de pied à l’arrivé malgré une marinade de 10 heures (pas de préparation spécifique à ce niveau). La côte de Sainte Marguerite est un grand moment : de la boue, de la boue et des endroits où l’on s’est mis à plusieurs pour passer. Une belle rigolade !